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les avis de Cinemasie

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tu0r 3.5
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classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Des scènes assez belles, d'autres assez ridicules. Avis mitigé.

C'est plutôt marrant et atypique, néanmoins le film a pris un bon coup de vieux.
A voir pour 5€ dans un ciné de quartier pour se changer les idées.
Il ne faut surtout pas s'attendre à voir une perle retrouvée dans les cartons par Scorcese, vous risquez d'être un poil déçu sinon...

07 janvier 2013
par koalaurent


The maid got laid

VIVA Internet, VIVA Scorsese….VIVA !!!
 
Vieux de la veille: tremblez: alors que ma génération trentenaire (put1, suis pas SI vieux quand même !!) bravait encore vents et marées pour aller récupérer K7 vidéo d'import HK à Londres à prix d'or pour voir le dernier John Woo, puis se faisait chier à tenter de ramener les exorbitants taxes douanières aux paquets volumineux envoyés depuis les 4 continents asiatiques, voilà qu'on nous bombarde de films à télécharger en moins de 30 secondes…LEGALEMENT TELECHARGEABLES !
 
Des films hyper rares en plus, que l'on avait l'occasion de voir que lors de quelques rares rétrospectives réservées aux seuls festivaliers élitistes (Festival de Berlin 1998 – non, je n'y étais pas encore et j'habitais même encore l'Australie à l'époque…) ou parisiens fortunés (rétrospective en…2005 ?!)…Bref, grâce à la bonté, sagesse et humilité du plus grand des partisans du cinéma mondial, Martin Scorsese, nous avons donc aujourd'hui la possibilité de voir l'un des plus grands chefs-d'œuvre du cinéma classique coréen GRATUITEMENT à notre disposition en allant sur son magnifique site (que j'espère évoluer rapidement):
 
http://www.theauteurs.com/cinemas
 
Bon, pas le meilleur des moyens pour profiter pleinement de la magnificence de la mise en scène de Kim Ki-young (bonjour la taille de l'image sur un petit écran d'ordinateur – je m'y ferais jamais – ou encor le degré de pixellisation sur un grand écran du home cinéma); mais au moins cette initiative permet de voir et revoir cet authentique chef-d'œuvre…Et ô combien ce film mérite un visionnage répétée et une analyse approfondie, tant "The Housemaid" est une véritable leçon de cinéma – et une authentique claque dans la tranche, qui prouve que le récent cinéma de Kim Ki-duk ou Lee Chang-dong n'a rien inventé…
Un cinéma à mettre à égalité avec l'incroyable maturité du cinéma japonais de la même époque, loin, très, très loin devant ses homologues hongkongais ou thaïlandais.
 
Pour la petite histoire, "The Housemaid" est le 9e film du réalisateur Kim Ki-young, mais seulement second – avec "Yangsan Province" de 1955, encore très largement incomplet à ce jour – à être parvenu jusqu'à notre époque; toutes ses autres premières œuvres sont dites avoir "disparu" pour l'instant.
 
Difficile donc, en l'état, de pouvoir juger de ses autres premières œuvres; mais nul doute, que ce "Housemaid" est à marquer d'une pierre blanche dans la carrière de ce réalisateur par ailleurs (et à juger sur ces 23 films encore existants) très inégal.
 
A le replacer dans sa filmographie, "The Housemaid" est le premier long à avoir été tourné sous la bannière de sa propre société de production fraîchement créée, "Korean Literature Films". Très fortement impressionné par les travaux de Freud à l'époque, Kim s'empare du fait divers d'une bonne ayant tué le fils de cinq ans d'une famille de classe moyenne pour tenter de projeter quelques-unes des théories les plus célèbres du fameux psychologue dans une adaptation très librement adapté des faits réels. Une étude de mœurs, qui le fascine tant, que Kim s'attèlera à deux remakes de son propre film, "The woman of fire" en 1971 et "The woman of fire" de 1981 en réservant toujours la même histoire, mais à des décennies radicalement différentes dans une Corée évoluant à toute vitesse; car au-delà du suspense hitchcockien de toute beauté, "The Housemaid" est également une implacable étude sociale d'époques bien distinctes.
 
Il faut ainsi savoir, que suite à véritable explosion économique des grandes villes sous un fort régime (dictatorial) dans un pays déchiré, des très nombreuses jeunes femmes des campagnes étaient attirées par les "lumières" des grandes villes…où elles finissaient souvent comme prostituées, serveuses, bonnes ou même conductrices de bus (eh oui). Parallèlement, des familles auparavant plus pauvres accédaient finalement à une catégorie sociale supérieure et pouvaient, par conséquent, s'offrir les services d'une bonne à peu de frais. Si elles étaient certes d'une bonne aide pour les ménagères, rapidement histories vraies et fausses légendes couraient au sujet des filles "naïves" de la campagne, prêtes à tout pour réussir, même à séduire leurs employeurs – selon les dires de beaucoup des dames des grandes villes…Il n'était donc pas rare de voir des cas de divorces (shocking !!) ou des drames humains entre épouses furieuses et hommes surpris dans les bras de leur bonne faire la Une des journaux.
C'est d'ailleurs là-dessus que s'ouvre le film: sur l'anecdote (vraie) d'un drame à cause des méfaits d'une bonne.
 
Cette différence des classes est traitée à bien des égards dans le film. Le professeur de musique a récemment pu bénéficier d'un certain enrichissement personnel et a pu s'offrir un piano pour des heures de soutien à domicile, une machine à coudre pour sa femme, une télévision un peu plus tard dans le film et – surtout – une maison à DEUX étages dernier "chic" de la classe moyenne de l'époque. Ces deux étages (et la cave) permettent ainsi de rapidement dissocier la bonne de ses employeurs plus riches et créer un véritable petit microcosme sous un même toit – de même que les pièces vont permettre le magnifique dénouement de huis-clos, aux personnages de se croiser, fuir et se faire affronter, aux uns et aux autres à la fois échapper à la surveillance, mais aussi chacun pouvoir comploter dans leur coin.
 
Ces étages sont reliés par un escalier, dont les marches émettent différents grincements ne fonction des personnages, définis en fonction de leurs attitudes, comportements, habitudes vestimentaires, mais également leur démarche évolutive en fonction du dénouement de l'histoire – démarches, qui vont influer sur le grincement des marches, un procédé tout simplement incroyable et génial.
Outre une bande-son incroyablement soignée (le grincement des marches, mais également l'importance du piano pour ponctuer scènes et moments dramatiques, comme la soudaine explosion de sons au moment où le mari avoue l'adultère à sa femme), le film fourmille de milliers de petits détails (la multiplication des horloges, chacune indiquant une heure différente et émettant un autre son) et est un formidable cas d'école dans la maitrise de sa mise en scène; c'est que Kim avait mis le paquet pour sa première production, avait lui-même imaginé décors, costumes et chaque plan et avait opté pour un tournage en studio pour pouvoir moduler chaque décor en fonction des mouvements de sa caméra. Un tournage, qui lui aura finalement pris plus de deux mois, soit deux fois plus de temps, qu'une réalisation moyenne (4 semaines) à l'époque.
 
Le film a finalement créé la sensation en raison de son temps très libertin et – au moins – aussi libéré, que l'attitude grossière de la bonne provinciale embrassant (trop) rapidement les attitudes mondaines (elle dit ce qu'elle pense, elle fume comme un homme et s'habille à la "mode occidentale", très loin des habits traditionnels de la mère au foyer), faisant d'ailleurs surtout réagir la gente féminine, qui est dite avoir très souvent quitté la salle en pleine séance pour s'offusquer du portrait féminin qu'en avait fait le réalisateur. Un film au parfum de scandale, qui avait au moins pour effet de se faire se déplacer les foules…et à contribuer à un succès critique largement mérité en raflant l'ensemble des plus grands prix des "Oscars" locaux de cette année-là; mais contrairement à beaucoup d'autres films archi-récompensés pour avoir été des purs produits de leur époque, qui ont horriblement vieilli depuis, "The Housemaid" a su transcender les temps pour rester, encore aujourd'hui, une vraie leçon de cinéma, tant au niveau du fond, que de la forme.
 
Un chef-d'œuvre du 7e Art mondial – tout simplement.


20 mai 2009
par Bastian Meiresonne


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